24H Le Mans Roller

24H Le Mans Roller

24H du Mans Roller 2024. Quatrième participation pour le club à cette prestigieuse épreuve qui vient clôturer notre saison.

Une récompense pour nos patineurs méritants, pour les efforts de l’année, les heures d’entrainement et l’investissement au sein de l’équipe.

Rouler sur le Bugatti, chez nous, ça se mérite. Rouler sur le Bugatti, pour nous, c’est un honneur, un plaisir, un moment unique, à part et si précieux. Rouler au Mans, sous les couleurs d’Epernay, ça se mérite.

Qu’importe le nombre, c’est dans la masse que nous allons évoluer, qu’importe le niveau global, c’est le meilleur que chacun donnera tout au long de ces 24H. L’essentiel est dans la magie de cette course. Le circuit, son histoire. Le tracé, difficile, piégeux et si roulant, qui procure tant de plaisir. Le jour et la nuit, sous le soleil ou la pluie, chacun prend son petit bout de bonheur et de plaisir. Et si on a la chance de pouvoir partager avec un autre concurrent, rencontre du hasard, de circonstances, une tranche de ce petit bonheur, éphémère et pourtant tellement revitalisant, on est encore plus heureux. Que de petites choses mises bout à bout, au sein d’un groupe uni dont le seul objectif et de vivre et partager ces moments précieux.

En ressortent des anecdotes, des fous rires, des « bourres » monumentales, des sensations de vitesse, quelques frayeurs : toutes sortes d’émotions qui, partagées, unissent un groupe. La magie du Mans opère ainsi et plus encore, si on se donne la peine de s’y investir, de s’y aventurer. On y ajoute un départ « mythique » sous les ferveurs de la foule, une nuit si unique et paisible, un lever du jour toujours particulier et annonceur de matinée difficile et une arrivée délivrance sous les « hourra » de tous les participants.

Voilà pourquoi chaque année nous essayons d’y être. Et cette année, encore, on y était !

Cette édition restera dans les annales, on s’en souviendra. En fait, on s’en souvient de toutes ! Une parade qui s’achève sous la pluie, une partie de nos membres qui roule sous les couleurs du lycée Stéphane Hessel, une qualif décalée car l’orage gronde et que des torrents d’eau dégringolent du ciel. D’ailleurs, cette année, nous avons intégré deux patineurs que l’on connait bien, venus de Bétheniville, pour pouvoir compter 11 membres au sein de notre équipe Découverte : Flora et Maxence sont venus renforcer les rangs quand Lisa et Maïa vivaient l’aventure avec leur lycée.

Une qualif bien particulière qui n’a pas été fructueuse et a vu les deux équipes partir en fond de grille. Peu importe, personne ne joue la gagne et rester entiers, intacts pour la courser, restait la priorité : il faut tenir les 24H. Maxence a fait le job, tout comme Maïa chez nos collègues sparnaciens.

Pour le départ, c’est Yan qui s’y colle cette année : conditions difficiles, piste mouillée. Un objectif en tête : être le premier à chausser. Le passage de la légende Chad Heddrick remontant la ligne de droite de départ, accordant un regard à chacun des participants attendant le son de la sirène pour bondir n’a fait que renforcer cette envie d’être bon, et de marquer « l’histoire » avec une belle anecdote. Concentré, c’est l’expérience qu’il va laisser parler, connaissant par cœur la procédure de départ, la musique, les notes qui achèvent le morceau pour laisser place à la sirène… Les secondes sont interminables : une seule idée, bondir et être la pointe de cette vague qui va déferler sur les patins de l’autre côté de la piste. On pourrait croire à un faux départ, mais non, c’est instantanément que notre patineur fonce chausser, la foule hurle, les encouragements fusent pour tous dans tous les sens. L’adrénaline est à son comble… Très rapidement les plus rapides à chausser, ceux qui n’ont fait que sauter dans les patins s’élancent. Chez nous, on prend quand même le temps de lacer, être bien dans les chaussons, car il faudra faire deux tours quand même ! Deux tours sur une piste mouillée, humide, séchante suivant les endroits, mais hyper piégeuse et délicate. La montée glisse, impossible de pousser. Le bas de la descente se négocie sur des œufs, mais ça y est, on y est, ça roule, et il faut aller le plus vite possible. Le rush de 24 heures est bel et bien lancé. C’est difficile, compliqué et peu plaisant mais le témoin arrive enfin à bon port et peut être transmis au premier d’une longue série de relais. Il y en aura 147 en tout. L’équipe pointe maintenant au 30è rang.

La piste sèche, vite, et l’équipe va pouvoir prendre son rythme de croisière, dérouler le plan écrit sur le tableau de marche permettant à chacun de profiter de son temps libre pour être opérationnel au moment opportun. L’attente pourra être longue pour certains, mais chacun a son rôle à jouer, chaque patineur est important. De jour, c’est priorité aux mineurs qui doivent faire leur part de travail (Lola et Flora).

Très vite les commentaires fusent et les remontées d’info sur la piste sont partagées, tout s’arrange, tout va bien et on rigole déjà, l’équipe est performante et reprend vite le temps perdu à cause de la pluie. La bonne humeur règne et tout le monde reste dispo pour tout le monde. Cela reste une règle, une base, et c’est bien chouette à vivre !

Des grappes de trois patineurs se succèdent, pour deux à trois tours chacun. Tout est sec, tout est ok et il est temps en fin de journée de prendre un premier tour d’avance sur le plan. La remontée au classement général continue, doucement et sera en fait constante jusqu’à l’arrivée, mais ça, on ne le sait pas et on rêve de pouvoir déjà s’accrocher à une belle 25è place qui satisferait tout le monde. On mange, on boit, on blague, et Nicolas et Aurélien ne cessent de parler bouffe, barbecue et côte de bœuf quand Tophi mange quant à lui des mixtures maisons qualifiées de « kérozène ». Qu’importe, il reste un pilier et peu importe l’étrangeté de certaines préparations, cela fait avancer le bonhomme qui reste une référence tant en terme de vitesse que de régularité et durabilité. On sourit, on transpire et on garde un œil sur les filles roulant sous les couleurs du lycée et localisées quelques boxs plus loin, voisines de l’équipe partie pour gagner, au sein de laquelle on compte nos amis Goyan et Benoît qui gardent un œil protecteur sur nos patineuses.

Les tours s’enchainent bien et les petites visites des copains de roller des autres clubs s’enchainent et font toujours plaisirs. Le Mans, c’est aussi ça, dans l’ambiance fraternelle de l’endroit, on retrouve les copains de courses, les amis des autres clubs et on partage les dernières nouvelles, on se raconte nos courses et péripéties. La première équipe de nuit se met en route, le calme s’installe, la quiétude nocturne tire son drap sur le circuit. Il ne fera pas froid, il ne pleuvra pas (on sera juste en température en attendant et des micros gouttes se montreront, mais dame nuit aura été clémente). La loge se remplit, ça se repose, ça dort, ça roupille, ça gigote, ça fait des bruits bizarres, ça ronfle, ça bulle… Le dortoir fait son office même si ce n’est pas toujours évident. Le repos est succint mais là encore la quiétude règne.

Les heures de nuit s’enchainent, tout se passe bien, très bien, pas de chute, pas de blessure, et on tient notre rang au classement général, on continue de prendre de l’avance sur le planning. L’ambiance est belle et quelque peu euphorique face à ces bonnes nouvelles. Ça roule vite, et tout le monde prend beaucoup de plaisir ainsi. Il suffit juste de laisser le temps à la nuit qui s’écoule, aux réveils (si l’on a réussi à dormir) difficiles et à la fatigue générale de faire leur œuvre pour voir les premières têtes éprouvées, les mises en route moins joviales… Mais l’ambiance reste belle et chacun éteint, maintenant que le jour se lève, ses petites LEDs clignotantes sur ses chaussures, signe distinctif pour se reconnaitre lors des relais. L’équipe s’accroche toujours au classement, rêvant de pousser encore pourquoi pas la remontée.

Dans ces conditions, nos mineures reprennent du service pour soulager quelque peu nos gaillards de la nuit qui apprécient de pouvoir par moments aller se reposer, car la journée est loin d’être finie et la bataille sur la piste fait toujours rage : en milieu de matinée, c’est à la 23è place que l’équipe pointe. C’est très serré et si le rêve de remonter encore est vif, la possibilité de perdre des places est réel. C’est serré !

Le début d’après-midi laisse place au coup de fin de course : la dernière stratégie afin de faire fructifier au mieux les 10 minutes d’avance qu’il faut gérer dans le planning. Nicolas doit faire l’arrivée, on ne doit pas se louper sur ça, mais ensuite, comment on fait au mieux ? Il faut mettre la pression sur nos rivaux de devant qui ne sont pas si loin que ça et on peut peut-être jouer 21è, car le 20è est loin, plus d’un tour. Petite modif de planning de fin de course et on met en place sur la dernière heure des relais sur nos points forts, répétant les tours pour Tophi et Yan.

Choix payant, on convertit les dix minutes en deux tours supplémentaires, juste avant l’heure fatidique de la fin des relais. C’est fait, Nicolas, est lancé pour le rush final, tout comme Maïa chez nos amis lycéens dont le responsable et initiateur du projet, Florent Bigot, paye les longs efforts de nuit ! Nos adversaires de devant ont explosé face à nos meilleures armes et Nicolas est parti pour valider une 20è place inattendue qui réjouit tout le monde. L’équipe arrache la 5è place de la catégorie Découverte et la 20è du général lors de la dernière heure de course. Il aura fallu batailler jusqu’au bout, mais quel résultat, quelle satisfaction pour tous !

Nicolas fait partie des premiers à franchir la ligne, triste de ne pas avoir pu enchainer un troisième tour. Il se consolera avec une magnifique photo prise par F. Depping avec les bras levés sur la ligne d’arrivée. Le public est à fond et c’est toujours une grande émotion que d’être le finisher d’une équipe. Il faut le vivre, au moins une fois.

C’est un classement général record pour l’équipe qui vient clôturer une belle édition 2024 qui s’achèvera autour du traditionnel verre de Champagne avant de repartir pour le long voyage qui ramène les corps fatigués dans les chaumières, la tête pleine d’étoiles et de merveilleux souvenirs.

Un grand coup de chapeau à cette équipe qui a bien vécu et réalisé un travail formidable. Au-delà du résultat valorisant au niveau comptable, la valeur de cette équipe résidait dans cet esprit collectif, solidaire, jovial et sportif qui me rend fier d’en avoir fait partie.

 

                                                                                                                                  Yan